On peut se poser la question suivante : que serait Falcon Crest sans Jane Wyman ? La réponse apparaît claire : sans le personnage d'Angela Channing, Falcon Crest aurait sans doute fermé les portes de son manoir dès la première saison. A l'instar de JR Ewing, Abby Fairgaite et Alexis Carrington dans les séries que l'on connaît, Angela est le  personnage clé de Falcon Crest. Elle ne recule devant rien et rien ne lui fait peur lorsqu'il s'agit de préserver la puissance de Falcon Crest. Comptez le nombre de fois où Angela a prononcé le nom "Falcon Crest". Je ne m'y suis pas essayé, mais le chiffre est énorme. Falcon Crest est tout pour Angela et sans elle, Falcon Crest n'est rien. Qu'on essaie de lui prendre ses terres, et Angela sort ses griffes de sorcière pour récupérer son bien. Preuve en est qu'elle a même été jusqu'à vendre son pseudo petit fils en échange de Falcon Crest, que Chase s'était approprié ! Parfois touchante, quelquefois amusante, et souvent agressive, le personnage dispose de plusieurs facettes propre à elle et qui rend l'intrigue de Falcon Crest aussi passionnante.
Pour illustrer la biographie de Jane Wyman, j'ai choisi un article de José BULNES, paru dans Ciné-Télé-Revue le 7 novembre 1985, dans la rubrique "Les immortels du Cinéma".

Jane Wyman, de son vrai nom Sarah Jane Fulks, est née le 4 janvier 1914 dans une petite ville du Missouri, St. Joseph, dont son père fut le maire. Sa mère, une ancienne comédienne, ambitionnait pour elle de reprendre la place de Shirley Temple à Hollywood. Ambition un peu trop démesurée sans doute. Néanmoins, mère et fille s'embarquèrent pour la capitale du cinéma où une grande désillusion les attendait. Shirley Temple n'était pas prête à céder sa place ! Toutes penaudes, Mme Fulks et sa fille s'en retournèrent à St. Joseph, où la jeune fille continua alors ses études tout en suivant des cours de danse et de chant sous l'impulsion de sa mère. Après ses études, la jeune Jane retourna à Hollywood pour y faire une modeste entrée dans le monde du spectacle. 
Sous le pseudonyme de Jane Durrell, elle se produit comme choriste et obtient de petites figurations sur les scènes du théâtre. Elle parcourt les Etats-Unis pendant une année. A son retour à Hollywood, elle se voit proposer son premier vrai rôle au cinéma dans le film " Mon homme Godfrey ". Ce petit emploi lui vaut un contrat avec les studios Warner. Dans ses premiers films, Jane Wyman va donner l'image de la jeune blonde provocante, jusqu'à ce que Billy Wilder la remarque et lui offre le rôle principal, au côté de Ray Milland, dans " Le poison ". Elle y révèle ses réels talents dramatiques. Cette nouvelle phase de sa carrière lui vaudra des rôles marquants, et une nomination à l'Oscar pour sa prestation dans " Jody et le faon ", " La femme au voile bleu " et " Le secret magnifique ". Elle obtiendra la statuette tant convoitée pour sa magnifique composition de jeune sourde-muette dans " Johnny Belinda ", certainement son plus grand rôle. 
Actrice comblée, Jane Wyman voit sa vie de femme marquée d'échecs. Après son divorce de Myron Futterman, elle avait épousé Ronald Reagan qu'elle surnomma " l'Errol Flynn des séries B ". L'acteur s'était tourné vers la politique, ce qui déplaisait singulièrement à sa femme, qui demanda le divorce. De cette union naquirent deux filles dont l'une mourut le lendemain de sa naissance. Le couple adopta aussi un enfant. Jane Wyman épousera par la suite Frederick Krouger, mariage qui dura deux ans. Le couple s'unira à nouveau en 1961 pour se quitter définitivement en 1965. L'actrice confiera plus tard ne pas être faite pour le mariage. Depuis, Jane Wyman ne s'est plus laissée prendre au piège.
Avec la fin de l'âge d'or d'Hollywood, Jane Wyman abandonne le cinéma et se tourne vers la télévision, qui lui confie son propre show. Mais fatiguée par le rythme infernal imposé par la TV, elle abandonne le spectacle pour se consacrer à la peinture. Il aura fallu la détermination des producteurs de " Falcon Crest " pour que l'ex-Mme Reagan accepte de revenir sur sa décision. Plus dynamique que jamais, Jane Wyman porte sur ses épaules le succès de ce feuilleton qui a fait d'elle une J.R. au féminin. 

 

 

FILMOGRAPHIE COMPLETE DE JANE WYMAN

1935 : King of burlesque, de Sydney Lanfield
1936 : Cain and Mabel (Cain pet mabel), de Lloyd Bacon 
1936 : Smart Blonde, de Frantz Mc Donald
1936 : My man Godfrey, de Gregory La Cava
1936 : Stage struck, de Busby Berkeley
1937 : Slim (Rivalité), de Ray Enright 
1937 : The king and the chrous girl (Le roi et la figurante), de Mervyn LeRoy
1937 : Public wedding, de Nick Grinde
1937 : The singing marine, de Ray Enright
1937 : Mr Dodd takes the air, d'Alfred Green
1937 : Wide open faces, de Kurt Neumann
1938 : Torchy plays with dynamite, de Noel Smith 
1938 : Brother rat (Les cadets de Virginie), de William Keighley 
1938 : The spy ring, de Joseph Lewis
1938 : The crowd roars (La foule en délire), de Richard Thorpe
1938 : He couldn't say no, de Lewis Seiler 
1938 : Fool for scandal, de Mervyn LeRoy)
1939 : Tail spin, deRoy Del Ruth
1939 : Kid nightingal, de George Amy 
1939 : The kid from Kokomo, de Lewis Seiler
1940 : An angel from Texas, de Ray Enright
1940 : Flight angels, de Lewis Seiler 
1940 : My love came back, de Curtis Bernhardt
1940 : Brother rat and a baby, de Ray Enright
1940 : Private detective, de Noel Smith
1940 : Tugboat Annie sails again, de Lewis Seiler
1940 : Gambing on the high seas, de George Amy
1941 : The body disappears, de D. Ross Lederman
1941 : Bad men of Missouri, de Ray Enright
1941 : You're in the army now, de Lewis Seiler
1942 : My favourite spy (Espionne de mon coeur), de Tay Garnett
1942 : Footlight serenade (Idylle autour du ring), de Gregory Ratoff
1943 : Princess O'Rourke (La petite exilée), de Norman Krasna
1943 : The doughgirls, de James V. Kern
1943 : Make your own bed, de Peter Godfrey
1944 : Hollywood canteen, de Delmer Daves
1944 : Crime by night, de William Clemens
1945 : Lost week-end (Le poison), de Billy Wilder
1946 : Night and day (Nuit et jour), de Michael Curtis
1946 : One mor tomorrow, de Peter Godfrey
1946 : The yearling (Jody et le faon), de Clarence Brown
1947 : Cheyenne, de Raoul Walsh
1947 : Magic town (La cité magique), de WilliamA. Wellman
1948 : Johnny Belinda, de Jean Negulesco (Oscar de la meilleure actrice)
1949 : It's a great feeling, de David Butler
1949 : A kiss in the dark (L'extravagant Mr Philips), de Delmer Daves
1949 : Stage fright (Le grand alibi), d'Alfred Hitchcock
1949 : The lady takes a sailor (Amour en plongée) de Michael Curtiz
1950 : The glass menagerie (La ménagerie de verre), d'Irving Rapper
1951 : Starlift, de Roy Del Ruth
1951 : Three guys named Mike (Vénus en uniforme), de Charles Walter
1951 : Here comes the groom (Si l'on mariait papa), de Frank Capra
1951 : The blue veil (La femme au voile bleu), de Curtis Bernhardt
1952 : Just for you (Pour mon amour), d'Elliott Nugent
1952 : The story of Will Rogers, de Michael Curtiz
1952 : Let's do it again (Remarions-nou-Chérie... recommençons), d'Alexander Hall
1953 : So big (Mon grand), de Robert Wise
1953 : The magnificent obsession (Le secret magnifique) de Douglas Sirk
1954 : Lucy Gallant (Une femme extraordinaire), de Robert Parish
1955 : All that heaven allows (Tout ce que le ciel permet) de Douglas Sirk
1956 : Miracle in the rain (Immortel amour), de Rudolph Mate
1959 : Holliday for lovers (Qu'est-ce qui fait courir les filles - Vacances d'amoureux) de Henry Levin
1960 : Pollyanna, de David Swift
1961 : Bon voyage, de James Neilson
1969 : How to commit mariage, de Norman Panama